Idées

Sciences sociales, morale et politique.

Wolf Lepenies, à l’occasion de conférences données à Berlin sur le rôle des sciences sociales à l’orée du XXIème, siècle a rappelé les responsabilités des historiens, économistes, ethnologues et sociologues pour régler les délicats problèmes posés par les mutations de notre monde :
« es gibt Entwicklungen in den Sozialwissenschaften, Steigerungen ihrer disziplinären Beweglichkeit, die wichtige Beiträge zur Beförderung des mentalen Wandels und der Veränderungsbereitschaft erwarten lassen, die nach dem vorzeitig ausgerufenen Ende der Geschichte dringend notwendig sind, um unsere Zukunft zu sichern »*.
Cette question rejoint les débats infinis sur le rôle de l’intellectuel dans la société et la fiabilité des sciences sociales. Les historiens comme les autres représentants des disciplines qui scrutent le fonctionnement de la société revendiquent une fonction sociale. Quelle peut-elle être ? Les sciences sociales peuvent-elles apporter une contribution à l’action ? Quelle serait leur légitimité ? A l’aune des exigences critiques contemporaines, la confusion des genres entre le descriptif, i.e le scientifique, et le normatif paraît rédhibitoire. Les sciences molles seraient-elles fiables ? Si la prétention des sciences sociales à une pertinence équivalente à celle des sciences dures a en grande partie disparu, elles se prévalent d’une solide capacité d’expertise.
Cette rubrique réunit des articles rédigés au fil des ans sur cette thématique mais aussi sur mes auteurs de prédilection.

* Traduction : On constate des développements dans les sciences sociales, des améliorations de leur flexibilité disciplinaire, qui nous amènent à penser qu’elles vont apporter des contributions importantes à la promotion du changement des mentalités et à la capacité de s’adapter à ces transformations. Ces contributions sont nécessaires de toute urgence pour assurer notre avenir alors que la fin de de l’histoire a été proclamée de manière prématurée.